Textes et critiques

Galerie De Twee Pauwen

Pendant les années d'études d'Hélène Legrand dans les années 80, la peinture était déjà considérée comme obsolète. Les idées avancées au début du siècle par des artistes tels que Marcel Duchamp restaient le nouvel évangile : l'avenir appartient à l'art conceptuel.

La couleur, la toile et les pinceaux doivent céder la place aux ready made et aux installations.

Il y a déjà un quart de siècle qu'Hélène Legrand refuse de s'incliner. Depuis l'Université des Arts Plastiques Paris I, elle travaille durement à une oeuvre impressionnante où la préservation et la transmission des traditions picturales sont une préoccupation centrale.

A une époque de rationalisation et de développement technologique, Hélène Legrand s'autorise la 'pensée sauvage' - la magie - pour relater sur la toile des impressions purement sensorielles et pour éprouver à nouveau en pleine gloire la beauté et la séduction du monde.

Sartre a écrit un jour " une fois que la liberté s'est déchaînée dans un esprit humain, les dieux n'ont plus de prise ".

Que, chez Hélène Legrand, les dieux n'aient plus de prise, cela apparaît clairement dans une restitution dynamique des oiseaux en fuite qui laissent derrière eux, à chaque battement d'ailes, un écho de formes.

Cela s'exprime aussi dans la figuration d'un monde animal menacé, restitué en des formations étranges de lumière et des reflets sans cesse changeants à la surface de l'eau.

Conformément à la tradition existentielle, Hélène Legrand accomplit la tâche qui est impartie à chacun : donner un contenu à la vie en faisant un usage optimal de sa propre créativité. D'une manière singulière, elle écrit l'histoire et apporte sa contribution au récit infini.

Galerie De Twee Pauwen,
La Haye (Pays Bas)
(traduction Jacques Dewitte)

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